Stéphanie et Mathieu, éleveurs de porcs à Pouldreuzic (Finistère) reviennent sur cette période.
« A la ferme, nous avions mis en place, depuis longtemps déjà, des mesures de biosécurité. De ce fait, nous n’avons pas eu à engager une révolution pour nous adapter à cette crise sanitaire. Nos activités sont organisées selon deux types : les travaux des champs et l’élevage.
Pour la première activité, nous avons affecté un chauffeur par tracteur. Pour éviter tout risque de contamination, les horaires de travail ont été aménagés : l’équipe des champs ne commence plus à la même heure que l’équipe d’élevage. Il n’y a pas de croisement dans les vestiaires.
En élevage, chaque poste tient déjà compte des mesures de biosécurité. Nous ne rencontrons pas de souci particulier lié à la gestion de crise. Nous respectons la distanciation sociale autant que possible. La singularité, en ce moment, est que nous travaillons en famille : l’une de nos salariés est en congés de maternité. De fait, son remplacement est effectué par mon frère. Ainsi, notre confinement s’est organisé en « vase clos », entre nos deux familles.
Nous avons constaté avec satisfaction que les flux habituels des animaux se sont poursuivi normalement. Pour nos achats de produits d’hygiène et de santé, nous avons anticipé suffisamment pour prévoir des délais de livraisons rallongés. Nous fixons la date limite du besoin et tout se met en place en cohérence. Nous avons eu une sueur froide au sujet de notre semoir à maïs. Une nouvelle trémie devait arriver d’Allemagne, mais n’a pas pu être livrée dans les temps, car bloquée outre Rhin. Une solution de rechange locale nous a été proposée, et tout est entré dans l’ordre. Nos semis se sont bien passés,… avec les enfants en co-pilotes de leur papa ! Après ces semaines de confinement, nous nous disons que nous avons bien fait de mettre en place les mesures de biosécurité, il y a plusieurs années. Nous considérons d’ailleurs que c’est encore plus important aujourd’hui ! Et enfin, nous n’avons pas choisi de travailler avec des masques, car en élevage, leur usage n’est ni confortable ni pratique. Alors, ceux que nous avions en stock, nous les avons donnés aux infirmières locales. »