« L’effet ciseaux que nous vivons est très violent, avec une augmentation significative du prix des matières premières et un prix du porc qui a décollé trop faiblement et trop tardivement. Notre capacité à jouer collectif pour valoriser la production sur le marché national demeure, encore et toujours, stratégique. C’est pour cela que nous confirmons notre engagement collectif à Inaporc, avec pour axe majeur la promotion de « Le Porc Français » sur le marché national et son rayonnement à l’international. Inscrivons-nous dans la durée. » C’est par ces mots que Philippe Bizien s’est adressé aux éleveurs, lors des assemblées générales qu’il a présidées ces dernières semaines, à Evel’Up comme au Comité Régional Porcin de Bretagne.
Investir et moderniser les fermes
« La situation conjoncturelle rappelle l’enjeu de la compétitivité des élevages. Cela sous-entend des élevages techniquement performants et prospères, dans lesquels des investissements de modernisation et de développement sont réalisés : investir et moderniser pour gagner en efficacité dans l’organisation du travail, attirer des talents vers les métiers, monter en gamme dans la production, relever les défis environnementaux et climatiques et valoriser les pratiques. Le bassin de production a des atouts pour réussir durablement: des éleveurs et salariés très compétents, un réseau de techniciens, ingénieurs, vétérinaires, chercheurs pointus et passionnés, des industriels performants et ambitieux. L’avenir du bassin passera par l’encouragement de tous ces acteurs à réaliser leurs projets, par la simplification des procédures administratives, par le soutien des décideurs politiques. Il ne passera pas par l’entrave permanente de celles et ceux qui travaillent et investissent. Nous ne demandons pas de révisions des normes, simplement de libérer les énergies. Cela engage la souveraineté alimentaire de notre pays. »
Reconstruire le collectif des éleveurs et de la production
« Le collectif des éleveurs et de la production est celui qui nous anime le plus concrètement chez Evel’Up. Nous allons construire et conforter ce collectif, un collectif gouverné par les éleveurs, pour les éleveurs, afin de valoriser leurs produits au sein de la filière. La filière aborde un grand virage avec la diminution du nombre d’éleveurs et d’élevages, les restructurations industrielles, la définition de règles collectives concernant l’élevage de mâles entiers et castrés, les réformes de la PAC, l’organisation structurée et la montée en puissance des lobbys anti-élevages et anti agriculture. Dans ce contexte, il y une véritable opportunité pour rebâtir un collectif ambitieux. A nous de faire de cette crise une force. Fondamentalement, l’avenir de notre métier et sa valorisation reposera sur:
1) Des exploitations à capitaux familiaux prospères, permettant à chacune et chacun de choisir son modèle d’élevage, de mener ses projets, d’agir en bon voisinage et d’être impliqué dans son territoire.
2) Des organisations de producteurs engagées dans la mise en marché et l’accompagnement technique des éleveurs.
3) Une AOP Porc Grand Ouest forte, en appui des organisations de producteurs pour la définition de grilles de valorisation des porcs.
4) Un Marché du Porc Breton définissant le juste prix de référence pour tous.
Avec ce nouveau virage qu’aborde notre production, beaucoup de choses vont être redéfinies et devront changer, sans doute avec ampleur ! Regardons devant nous et construisons ensemble, sans attendre, avec celles et ceux qui croient en l’avenir, à la puissance de l’émulation et de l’action collective. »