Le moment est angoissant pour les éleveurs. Depuis le mois de juin, le cours du porc ne cesse de baisser : – 0,323€/kg en 4 mois*. Le cours des céréales – l’alimentation représente 70% du coût de production d’un porc- augmente quant à lui. La Chine, qui importait d’Espagne des tonnes de viande de porc depuis 3 ans, baisse considérablement ses achats. Les répercussions sont rudes sur les marchés français.
Lors de l’explosion de la fièvre porcine africaine en Chine, les pays producteurs de porcs de l’Union Européenne exportaient massivement dans ce pays très consommateur de viande. Les cours ici ont alors profité de hausses et les perspectives semblaient durablement positives. C’était sans compter la volonté farouche de l’État chinois de maîtriser sa balance commerciale, d’orienter la consommation de sa population et de relancer rapidement la production porcine dans le pays. Depuis quelques semaines, la Chine tente de verrouiller son marché intérieur. Sa méthode est radicale : elle envoie des contrôleurs dans les outils d’abattages en Europe, ou organise des audits par visioconférence, et trouve de bonnes raisons pour déréférencer les outils industriels, leur faisant perdre de facto l’accès au marché chinois.
Les effets de cette politique en Chine entraînent une saturation des marchés européens, un surstockage de viandes, notamment en Espagne qui commercialise son trop plein à vil prix sur nos marchés.
Les conséquences deviennent dramatiques pour les éleveurs français qui subissent une nouvelle fois une forme de réticence des industriels de la filière à s’approvisionner exclusivement en France. Cela défendrait les positions d’éleveurs, les positions bretonnes et par ricochet françaises. L’économie de la France a besoin de la filière porcine pour conserver ses équilibres économiques. Tout le monde le sait, surtout les industriels de la viande.
*du 17/06/21 au 14/10/21