Depuis quelques mois, le cours du porc en France permet d’entrevoir l’avenir avec davantage de sérénité. Les éleveurs peuvent engager des investissements visant à améliorer leurs conditions de travail, le logement des animaux et la protection sanitaire de leur outil de travail.
Tout le monde le sait, depuis plusieurs années, les perspectives économiques de la filière porcine en France freinaient considérablement les investissements. Les élevages étaient fragiles. Depuis quelques mois, la crise sanitaire de la Fièvre Porcine Africaine sévissant en Chine a déclenché ici une hausse, probablement durable, du cours du porc. Cela ouvre aux éleveurs une voie nouvelle aux investissements, qui sont de deux types : de protection et de modernisation.
Tout bouge !
Les conditions d’élevage évoluent rapidement. La demande sociétale influe sur les exigences politiques, définissant ainsi de nouvelles normes. En ce moment, nombreux sont les éleveurs qui finalisent les investissements en matière d’abreuvement. Cela fait évoluer les pratiques puisque, complétant ou remplaçant des distributions régulières d’eau en auges, des abreuvoirs sont posés, accessibles 24h/2. D’autres éleveurs investissent dans la rénovation et la modernisation du parc de bâtiments. Un accent particulier est mis sur l’isolation thermique pour le confort des animaux. Ainsi, les conditions de vie des animaux sont améliorées et la consommation d’énergie est amoindrie, comme la déperdition de chaleur. Les émissions de gaz à effet de serre sont aussi diminuées. C’est bon pour la planète.
En témoignent les choix opérés dans l’élevage de Marie-Annick Legrand et Jacques Mainguy, à St Marcel (56), la production d’énergie devient une décision fréquente en élevage de porcs. « L’installation de panneaux photovoltaïques vient renforcer la dimension environnementale dans laquelle nous sommes engagés. L’électricité produite est auto consommée pour les besoins de l’exploitation ».
Chez d’autres éleveurs, c’est le système d’alimentation des animaux qui est revu. 61% du coût de revient d’un porc provient de son alimentation. Cela justifie l’importance à accorder au système de distribution qui doit être économe et fiable. Certains vont adopter une alimentation dite en soupe, d’autres en sec. “La rénovation de nos circuits de distribution couplée à celle de notre machine à soupe nous feront gagner en performances zootechniques.» indiquent les associés de la Ferme de Keraziou à Tressignaux (22).
Risque FPA
S’agissant des investissements de protection sanitaire, plusieurs sas d’entrée et clôtures d’enceinte ont été construits dans les élevages. Le risque de propagation de la FPA en France alerte et rend nécessaires des installations spécifiques visant à filtrer toutes les entrées dans les zones d’élevages. Il en va de la santé des animaux, et encore davantage, de la protection de la souveraineté alimentaire du Pays, inscrite dans la loi Egalim du 1er novembre 2018.
A la sécurisation sanitaire s’ajoute aussi l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et les éleveurs. La mise à disposition d’espaces de vie plus confortables en élevage (vestiaires, douches, salles de réunion, salles de pause…) doivent offrir de nouvelles perspectives pour fidéliser une main d’œuvre salariale fortement convoitée. C’est un nouveau défi pour pérenniser les élevages.
De multiples investissements sont lancés. Ils étaient devenus indispensables en raison du vieillissement des installations en élevages. Ils vont permettre à la filière porcine de se renforcer en Bretagne. L’accompagnement de la coopérative dans la réflexion stratégique et technique des éleveurs adhérents prend tout son sens pour répondre à leurs attentes et mener à terme leurs projets.